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Les Cuma maintiennent leur cap malgré les difficultés du monde agricole et du marché du machinisme agricole en particulier. À l’aube de leur 80e anniversaire, elles défendent une mécanisation responsable, collective et durable.
Alors que le secteur agricole traverse une période de grande incertitude économique, les Cuma affichent une bonne santé. Face à la flambée des prix des matériels entre 2021 et 2024, elles ont continué à investir, à créer de l’emploi et à accompagner la transition écologique, avec une constance que peu d’acteurs agricoles peuvent revendiquer.
Depuis leur création en 1945, les Cuma reposent sur un principe simple : mutualiser les moyens de production, mais aussi partager des salariés, pour faire face collectivement aux contraintes économiques et techniques du métier agricole. Ce modèle, souvent perçu comme discret, démontre aujourd’hui toute sa pertinence.
Entre 2021 et 2023, malgré une envolée du coût du crédit et une forte instabilité du marché, les Cuma ont su maintenir le cap. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 127 000 euros investis en moyenne par Cuma ayant investi, soit une hausse de 38 %, pour un total de 540 millions d’euros injectés dans le renouvellement du matériel en 2023.
En misant sur la mutualisation, les Cuma permettent à leurs adhérents d’accéder à des équipements performants sans surinvestir individuellement et d’accompagner concrètement le changement de pratique, comme en témoigne les chiffres.
Ainsi, 32 % des Cuma disposent de matériels de désherbage mécanique ou alternatif, et 15 % sont équipées pour le semis direct. Des pratiques plébiscitées dans les stratégies de réduction des intrants chimiques et de préservation des sols.
Par ailleurs, les investissements ne se limitent pas aux matériels. Les hangars collectifs, ateliers d’entretien ou plateformes de compostage – désormais présents dans plus de 1 000 Cuma – deviennent des espaces de vie professionnelle, favorisant l’échange et la formation entre agriculteurs.
Si les Cuma témoignent d’une bonne solidité financière, c’est surtout sur le plan humain qu’elles se distinguent. Avec 1 452 coopératives employeuses, les Cuma représentent un gisement d’emplois ruraux qualifiés, souvent stables : 75 % des heures travaillées sont effectuées en CDI et près de la moitié des salariés ont moins de 30 ans.
En parallèle, les coopératives forment près de 290 apprentis par an, un chiffre en progression constante. Un signe que le modèle séduit les jeunes.
Le réseau Cuma couvre l’ensemble du territoire français, avec plus de 9 200 coopératives réunissant 182 000 agriculteurs, soit près d’un sur deux. Ce maillage, organisé en fédérations locales, régionales et nationale, garantit un ancrage territorial fort et une capacité d’accompagnement au plus près des besoins des agricultrices et des agriculteurs..
Les Cuma avancent grâce à une gouvernance décentralisée, portée par plus de 70 000 administrateurs bénévoles, et appuyée par 1 000 élus fédératifs et 630 salariés.
En 2025, les Cuma célèbrent huit décennies d’existence, marquées par une évolution constante, mais fidèle à un même socle de valeurs : solidarité, humanisme, et créativité. Cette histoire collective sera mise à l’honneur lors de son Congrès national à Beaune, le 5 juin prochain, réunissant adhérents du réseau partenaires institutionnels et acteurs du monde agricole. À cette occasion sortira le l’ouvrage « Mécanique de la solidarité agricole : le récit méconnu des Cuma » aux éditions LES PETITS MATINS.
La FNCuma publie tous les deux ans les chiffres clés des Cuma. Issus des datas du réseau Cuma alimentées par les logiciels utilisés par plus de 90 % des Cuma, ils montrent toute la dynamique de ces coopératives dans le paysage agricole français.
