Intégrer le semis direct sur son exploitation

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Konrad Schreiber, agronome chez LVH (La Vache Heureuse) et chef de projet au sein de l’IAD, partage son expérience et sa vision sur l’intégration du semis direct dans les systèmes agricoles.

Qu’est-ce que le semis direct ?

Le semis direct consiste à implanter une culture sans aucun travail du sol. Concrètement, il s’agit d’ouvrir légèrement la terre, de déposer la graine puis de refermer aussitôt. Cette pratique bouleverse les approches traditionnelles, puisqu’elle supprime le labour et préserve la structure naturelle du sol.

« Avec le semis direct, explique Konrad Schreiber, on pose la graine sans jamais travailler le sol. Cela permet de maintenir en permanence une activité biologique et de ne jamais interrompre la photosynthèse. Résultat : les végétaux croissent plus rapidement, quel que soit leur cycle. »

Un sol vivant et plus résilient

L’un des bénéfices majeurs du semis direct est sa capacité à rendre les sols plus résistants aux aléas climatiques.

« On n’est jamais coincé par la sécheresse, car c’est la plante qui climatise le sol, souligne l’agronome. Le couvert végétal permanent régule la température et l’humidité, tout en protégeant la vie microbienne du sol. »

Cette approche repose en grande partie sur les mélanges de plantes, et notamment l’introduction des légumineuses comme le trèfle, qui jouent un rôle clé dans la fertilité et la structuration du sol.

Construire de nouveaux itinéraires techniques

Le passage au semis direct ne se résume pas à un simple choix technique : il impose de repenser entièrement la rotation des cultures et les pratiques de fertilisation.

« Notre travail, explique Konrad Schreiber, c’est d’organiser la succession des plantes pour éviter la concurrence et réussir les récoltes. Cela implique de s’interroger sur la profondeur de semis, la génétique des variétés choisies, mais aussi la manière de fertiliser. Le fil conducteur, c’est l’intensification de la photosynthèse. C’est elle qui assure la production et la durabilité du système. »

Un enjeu collectif pour les CUMA

Si la transition vers le semis direct suscite un intérêt croissant, elle pose aussi la question de l’accès au matériel spécifique (semoirs adaptés, outils de gestion des couverts, etc.). Les CUMA (Coopératives d’Utilisation de Matériel Agricole) ont ici un rôle essentiel à jouer pour accompagner les exploitations dans cette évolution.
En mutualisant l’investissement et en favorisant l’échange d’expériences, elles permettent aux agriculteurs de tester, d’expérimenter et de progresser ensemble vers des pratiques plus durables.

Une voie vers l’agroécologie

Au-delà d’un simple choix technique, le semis direct s’inscrit dans une démarche plus large : celle de l’agroécologie. En plaçant la plante et la photosynthèse au cœur de la production, il contribue à restaurer la fertilité des sols, à réduire l’usage des intrants et à renforcer la résilience des exploitations.

« Le semis direct, conclut Konrad Schreiber, c’est avant tout un changement de regard sur notre manière de produire. On ne travaille plus contre la nature, on travaille avec elle. »

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