Une campagne de communication nationale pour améliorer l’image des Cuma
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En finir avec les préjugés ! Voilà l'axe de communication retenu par la FNCuma pour communiquer positivement sur les Cuma. C'est la première fois que le réseau se lance dans une telle opération.
5 thématiques retenues
L’objectif est de casser les idées reçues sur les Cuma afin de séduire les jeunes générations et les agriculteurs qui ne sont pas encore en Cuma. Cinq grandes idées reçues sur les Cuma ont été retenues
Economie
Les Cuma, c’est pour ceux qui n’arrivent pas à se faire du blé, épis c’est tout, sous-entendu, la Cuma est pour ceux qui n’ont pas les moyens :
L’argent est évidemment un argument central et souvent le point d’entrée pour adhérer à une Cuma. La Cuma permet de maîtriser les coûts de production par la réduction des charges de mécanisation et par l’accès à du matériel de pointe trop onéreux pour une exploitation. L’emploi partagé permet également de substantielles économies.
Renouvellement des générations
Les Cuma, c’est l’agriculture ancienne génération, sous-entendu, la Cuma, ce n’est pas pour les jeunes.
La Cuma peut être un point clé dans l’installation des jeunes en agriculture. On retrouve l’aspect économique, essentiel, qui permet de limiter considérablement l’endettement, l’accès à de l’emploi partagé dans une période où tout est à faire, le partage d’expériences, l’accompagnement et le soutien des adhérents…
Innovation
En Cuma, le matériel ne vole pas haut, sous-entendu, il est vieux et souvent cassé. L’accès à du matériel innovant est également un point d’entrée ou de développement de la Cuma.
C’est dans les Cuma que l’on a accès à des machines innovantes, puissantes, très avancées technologiquement, que la mutualisation financière permet d’acquérir en groupe et pas en individuel ou alors avec un fort taux d’endettement. Le recrutement de chauffeurs en emploi partagé permet également d’optimiser l’utilisation de ces matériels performants et parfois complexes.
Solidarité
En Cuma, c’est chacun pour soi, chacun pour soi, sous-entendu, l’adhérent de Cuma est égoïste.
Bien sûr, la solidarité entre agriculteurs est bien plus ancienne que la Cuma. Mais cette solidarité trouve un appui puissant au sein du groupe, quelle que soit sa forme : l’organisation de chantiers collectifs, le soutien et les conseils aux jeunes qui s’installent, l’accompagnement d’un agriculteur blessé ou malade, la lutte contre l’isolement…
Services
Les Cuma, c’est has-been niveau services, sous-entendu, la Cuma se limite au matériel.
Cela fait des années pourtant que l’on entend l’expression “La Cuma au-delà de la machine”. La Cuma est aujourd’hui en mesure de proposer de nombreux services à ses adhérents : du hangar atelier au mécanicien, de l’emploi partagé, des chantiers collectifs, des aires de lavage… elle facilite également la mise en place d’assolement en commun, de projets d’ateliers de transformation, de méthanisation, etc.
Comment et où sera diffusée cette campagne
Cette campagne est avant tout destinée aux jeunes qui vont s’installer mais également aux agriculteurs qui ne seraient pas encore en Cuma. Elle sera donc diffusée dans Entraid’, sur les Réseaux sociaux et via les fédérations de Cuma. Des partenariats sont également en cours.
« Mais soyons réalistes ! Le Réseau Cuma n’a pas les moyens de s’offrir de grands plans média, avec de l’achat d’espaces sur plusieurs mois. En revanche, si chacun, fédération, Cuma, adhérent se mobilise pour en faire la promotion, que ce soit lors d’événements locaux, lors de visites dans les lycées agricoles ou les OPA, nous pouvons avoir un impact fort. Comme pour le fonctionnement de la Cuma, la réussite de cette campagne passera par le collectif » conclut Matthieu Goehry.
La genèse d’une campagne
Tout est parti du terrain. En 2018, les élus et salariés de la FNCuma sont allés à la rencontre des agriculteurs en Cuma de toutes les régions, lors d’un tour de France intitulé « Les rencontres de la Com ». Il en est ressorti de façon presque unanime que le réseau Cuma ne s’était pas assez préoccupé sur son image qui avait bien besoin d’être dépoussiérée. La première étape fut donc la création du nouveau logo lancé en décembre 2020. La deuxième est celle d’une campagne de communication, dont la sortie a été reportée en raison de la crise sanitaire et qui vient d’être présentée au Congrès à Arcachon
Le choix d’être décalé
Lors de ce tour de France, les agriculteurs ont fait part de leur vision de la Cuma : leurs atouts mais également l’image négative que celles-ci pouvaient renvoyer. Dans un contexte de diminution progressive des agriculteurs et d’une pyramide des âges qui tend de plus en plus à s’inverser, l’avenir des Cuma est en question. « Pour rendre les Cuma plus attractives et les pérenniser en attirant des jeunes, nous nous sommes alors dit que c’est justement sur ces points négatifs qu’il fallait s’appuyer. C’est ainsi que l’idée de « Fake news » est apparue. Bien sûr, nous avons débattu sur l’usage de cet anglicisme, mais il nous est apparu que, étant donné notre cible, les jeunes, ce mot parlait leur parlait plus » nous explique Matthieu Goehry, alors Secrétaire général adjoint de la FNCuma en charge de la communication.
Plusieurs pistes ont été proposées pour illustrer ces idées reçues: une piste « objet » et une piste basée sur l’humain. L’humain est évidemment l’ADN de notre réseau et cette piste semblait a-priori la plus évidente. Ce n’est pourtant pas celle qui a été retenue. Bien sûr que les Cuma, ce sont des hommes et des femmes avant tout ! mais aussi esthétique qu’aurait pu être cette campagne, nous ne nous serions pas distingués auprès d’autres annonceurs du monde agricole – groupe bancaire, ou assurances par exemple – qui utilisent déjà ce thème. Après de nombreux débats, cette volonté de sortir du cadre a été retenue unanimement.